“ອີຍູ ລົງໂທດຂະເມນ ທີບໍ່ນັບຖືສິດທິມະນຸດ“

https://www.la-croix.com/Economie/LUE-sanctionne-Cambodge-manquements-droits-lhomme-2020-08-12-1201108880

L’UE sanctionne le Cambodge pour ses manquements aux droits de l’homme
Les faits Annoncées en février, les sanctions commerciales européennes contre le Cambodge sont entrées en vigueur ce mercredi 12 mai. En cause : les « violations graves des droits de l’homme » constatées dans ce pays d’Asie du Sud-Est. Une partie de ses exportations est désormais soumise aux droits de douane de l’UE.

faits Annoncées en février, les sanctions commerciales européennes contre le Cambodge sont entrées en vigueur ce mercredi 12 mai. En cause : les « violations graves des droits de l’homme » constatées dans ce pays d’Asie du Sud-Est. Une partie de ses exportations est désormais soumise aux droits de douane de l’UE.

Fin de l’accès préférentiel au marché européen
Jusqu’à aujourd’hui, le Cambodge bénéficiait du régime « Tout sauf les armes » (TSA) de l’Union européenne. En vigueur depuis 2001, ce système vise à stimuler la croissance d’une quarantaine de pays parmi les plus pauvres de la planète. Il leur permet d’exporter vers l’UE sans payer de taxes douanières et sans que leurs produits soient soumis à des quotas, à l’exception des armes et munitions.

Ce traitement préférentiel est cependant conditionné au respect des droits de l’homme et des droits des travailleurs dans les pays concernés. L’accord est régulièrement soumis à un réexamen.
« Violations graves » des droits civils et politiques
Or, un rapport de la Commission européenne daté de novembre 2019 met en avant les « violations graves et systématiques » des droits civils et politiques au Cambodge. Le gouvernement de ce pays d’Asie du sud-est multiplie les arrestations des membres de l’opposition et muselle la presse. Début août, un dirigeant syndicaliste a été arrêté pour « provocation ». Des organisations non-gouvernementales comme Human Rights Watch dénoncent l’exploitation persistante des travailleurs, notamment des enfants, dans l’industrie textile.
Le secteur emploie plus de 700 000 personnes dans le pays et représente les trois quarts de ses exportations en volume. Vêtements, chaussures et articles de voyage sont concernés par les sanctions européennes.
D’après la Banque mondiale, celles-ci pourraient entraîner des pertes allant jusqu’à 654 millions de dollars (593 millions d’euros) par an pour le Cambodge, ainsi que des vagues de licenciements dans les usines.
Un retrait partiel et potentiellement temporaire
Les sanctions ne concernent que 20 % des exportations du Cambodge. Les 80 % restants bénéficient toujours de l’accès préférentiel au marché de l’UE, son deuxième partenaire commercial après la Chine.
Phil Hogan, commissaire au commerce européen, insiste sur l’importance de ces échanges pour Phnom Penh : « Nous avons fourni au Cambodge des débouchés commerciaux qui ont permis au pays de développer une industrie tournée vers l’exportation et ont procuré des emplois à des milliers de Cambodgiens. »
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Phil Hogan se dit prêt à rétablir un « accès entièrement libre » au marché européen pour les produits du Cambodge dès lors que ce dernier aura accompli des « progrès substantiels » en matière de droits humains et des travailleurs.
Mais ces demandes pourraient bien rester lettre morte. Certes, 70 militants politiques ont été libérés sous caution après la publication du rapport de la Commission européenne. Mais Hum Sen, Premier ministre du Cambodge depuis 1998, a déclaré en février qu’il ne céderait pas aux pressions de l’UE, assurant que son pays «ne s’inclinera(it) pas devant n’importe qui».