“ ສປປລາວ ກຳລັງຕົກຢູ່ໃນຈຸດລົ່ມສລາຍຫຼືບໍ?~ຂ່າວຈາກ ~ Courrier international

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ສປປລາວ ກຳລັງຕົກຢູ່ໃນຈຸດລົ່ມສລາຍຫຼືບໍ?~ຂ່າວຈາກ ~ Courrier international

Économie. Le Laos est-il en passe de s’effondrer ?

Face à une dette nationale stratosphérique et à une crise financière qui dure depuis plus de deux ans, l’État laotien a réduit le nombre de fonctionnaires ainsi que les budgets consacrés à l’éducation et à la santé. Mais, constate “The Diplomat”, il semble désormais à bout de ressources.

L’aveu était inattendu. Fin avril, le ministère de l’Énergie et des Mines laotien a reconnu que près de la moitié des entreprises minières du pays n’étaient pas aux normes et qu’elles ne respectaient pas la réglementation ou leurs obligations contractuelles. Le ministère admettait en outre ne rien avoir fait pour améliorer la situation.

Pourquoi donc ? Comme il le reconnaît dans son rapport, le ministère emploie actuellement 1 800 personnes dans tout le pays, et parmi celles-ci le pourcentage de techniciens expérimentés est “limité” et en diminution. Il estime qu’il doit recruter au moins 700 personnes supplémentaires d’ici à l’année prochaine, ne serait-ce que pour fonctionner.

Même situation à tous les échelons de l’État laotien. Du fait d’une dette nationale stratosphérique et d’une crise financière qui dure depuis plus de deux ans, l’État a massivement réduit le nombre de fonctionnaires afin de faire des économies. Résultat, son secteur public, déjà faible, est devenu exsangue.

Une passivité bien commode

Entre les années 1980 et la fin des années 2010, l’État laotien n’avait pas vraiment besoin d’être professionnel ou compétent. Il prélevait très peu d’impôts et fournissait peu de services aux citoyens. Les riches finançaient les écoles et les cliniques privées. Les masses graissaient la patte aux enseignants et aux médecins, en échange de services de mauvaise qualité. La banque centrale laissait le kip flotter par rapport au baht [thaïlandais]. Les profits des entreprises ne faisaient l’objet d’aucun prélèvement – pour l’essentiel, ils ne restaient pas au Laos.

Dans l’ensemble, l’économie atteignait des taux de croissance enviables, du fait que l’État n’intervenait pas. Son rôle se limitait à signer des accords d’investissement avec des entreprises chinoises (principalement dans les barrages [hydroélectriques] et les mines), à faire adopter des projets de réforme que des institutions multinationales aidaient à rédiger, et enfin à distribuer suffisamment d’argent parmi les familles au pouvoir (les “aristocrates rouges”), afin que le Parti communiste ne se divise pas. On aurait pu parler de féodalité à la sauce Milton Friedman.