“ຄົບຣອບການລຸກຮື້ຂື້ນຂອງນັກສືກສາ ໒໖ ຕຸລາ ໑໙໙໙“

https://www.facebook.com/1340410427/posts/pfbid02Bx5euY5JJdGtJvY1uNRdNokFxzxd3Kt24GULS3ZPEjT7PcNvTGsW4D2mNJ5b8Nfal/

La date du 26 octobre est devenue pour les démocrates laotiens un symbole de la lutte pacifique pour l’instauration de la liberté, la démocratie et la justice dans le pays.

En ce 26 octobre 2023, le Mouvement Lao pour les Droits de l’Homme (MLDH) tient à rendre hommage au Mouvement Etudiant du 26 octobre 1999 et aux cinq leaders de ce mouvement, Thongpaseuth KEUAKOUN, Sèngaloun PHENGPHANH, Bouavanh CHANMANIVONG, Khamphouvieng SI-SAAT et Kèochay,

Cette marche pacifique d’étudiants, d’enseignants, de fonctionnaires et de citoyens à Vientiane, violemment réprimée par le régime de la République Démocratique Populaire Lao (RDPL) avait été organisée dans le but d’appeler à la démocratie, à la justice sociale et au respect des droits de l’Homme.

Des cinq leaders de ce mouvement, si Khamphouvieng SI-SAAT, est décédé en prison en 2001 dû aux privations et aux conditions inhumaines de sa détention, le sort de Kèochay, Thongpaseuth KEUAKOUN, Sèngaloun PHENGPHANH et Bouavanh CHANMANIVONG demeure inconnu. Kèochay, Thongpaseuth KEUAKOUN, Sèngaloun PHENGPHANH auraient été libérés selon les autorités mais n’ont pas pour autant été revus.

24 ans après, la RDP Lao reste une dictature où il est impossible de critiquer le gouvernement, dénoncer les injustices ou de la corruption, entrainant des peines de prison pouvant aller jusqu’à 20 ans ou menant à des disparitions forcées.

Somphone Khantisouk, propriétaire d’une Guest house promouvant l’écotourisme, critiquait ouvertement les projets d’agriculture soutenus par la Chine, détruisant l’environnement dans la province de Luang Namtha, située dans le Nord du pays. Il a disparu après avoir été enlevé par des hommes en uniforme en janvier 2007, son sort demeure toujours inconnu à ce jour.

En novembre 2009, 9 personnes ont été arbitrairement emprisonnées par les forces de l’ordre laotiennes dans différentes régions du pays pour avoir planifié une manifestation pacifique appelant à la démocratie et au respect de droits de l’homme. Leur sort demeure toujours inconnu.

Sombath Somphone a été enlevé le décembre 2012 à Vientiane. Sombath se battait pour créer plus d’espace en faveur de la société civile et des droits des personnes vivant dans la pauvreté en milieu rural. Il se battait également pour que les jeunes puissent exprimer leur point de vue à propos du développement et du mode de gouvernance de la société lao. Peu de temps avant sa disparition, Sombath a joué un rôle fondamental dans l’organisation du Forum des Peuples Asie-Europe (AEPF), un rassemblement de la société civile qui a précédé le Sommet Asie-Europe. Lors de cet événement, les questions de l’accès à l’eau et à la terre, et de la mauvaise gestion des fonds internationaux de développement, ont été discutées ouvertement pour la première fois au Laos.

MM. Somphonne PHIMMASONE, Soukan CHAITHAD et Mme Lodkham THAMMAVONG ont été arrêtés fin février 2016 en raison leurs critiques contre le gouvernement lao sur la corruption, les déforestations et les violations des droits de l’Homme. En mai 2016, le régime lao a exhibé MM. Somphonne PHIMMASONE, Soukan CHAITHAD et Mme Lodkham à la télévision nationale de la RDP Lao où ils ont ‘’avoué’’ leur forfaits contre la ‘’sécurité nationale’’;. Le 22 mars 2017, MM. Somphonne PHIMMASONE, Soukan CHAITHAD et Mme Lodkham, ont été condamnés respectivement à 20 ans, 16 ans et 12 ans de prison.

En 2019, Houayheuang Xayabouly, alias Mouay,une commerçante âgée de 31 ans du village de Ban Salao, district de Phonethong, province de Champasak, a été condamné à cinq ans de prison et à une amende de 20 millions de Kip (environ 2 280 USD), sanctionnés par l’article 117 du Code pénal (Propagande contre la République démocratique populaire lao). Mouay est détenue à la prison provinciale de Champasak depuis son arrestation le 12 septembre 2019. Mouay a utilisé Facebook pour poster des messages critiquant l’action du gouvernement lao face aux inondations qui ont frappé les provinces du sud du pays fin août et début septembre 2019.

La répression à l’encontre des critiques du gouvernement semble encore avoir monté d’un cran cette année, avec un printemps 2023 marqué par une vague d’attaques particulièrement violentes à l’encontre des critiques du gouvernement, y compris ceux qui ont fui les persécutions au Laos pour vivre en Thaïlande voisine.

Le 20 avril 2023, la police est intervenue arbitrairement dans le district de Song Khone, dans la province de Savannakhet. Savang Phaleuth, âgé d’une quarantaine d’années, membre de la Free Lao – un groupe de Laotiens travailleurs et militants pro-démocratie vivant en exil en Thaïlande. Savang venait de retourner au Laos pour rendre visite à sa famille. Il a disparu et son sort reste inconnu à ce jour.

Le 29 avril 2023, le jeune militant Anousa Luangsouphom (alias Jack), 25 ans qui s’est exprimée ouvertement sur la justice et les questions relatives aux droits de l’homme au Laos, en particulier par le biais des médias sociaux, a été la cible de plusieurs coups de feu, à bout portant au visage et à la poitrine par un inconnu alors qu’il était assis dans un café du village de Dongmieng, dans le district de Chanthabouly, à Vientiane.

Le 17 mai 2023, l’ancien membre de Free Lao, Bounsuan Kitiyano, 56 ans, a été retrouvé mort dans une forêt du district de Si Mueang Mai, dans la province d’Ubon Ratchathani, dans le nord-est du pays Thaïlande. Selon la police thaïlandaise, Bounsuan aurait été abattu alors qu’il chevauchait en moto dans la région. Bounsuan vivait en exil en Thaïlande et avait obtenu le statut de réfugié auprès du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Il devait s’installer en Australie avant sa mort.

En ce jour particulier, le Mouvement Lao pour les Droits de l’Homme salue tous ces fervents défenseurs des droits de l’Homme et renouvelle sa détermination à agir, aux côtés des démocrates lao et de la communauté internationale, pour que la RDPL mette en application les conventions internationales des droits de l’Homme qu’elle a ratifiées.

En ce jour particulier, Le MLDH réitère sa profonde gratitude à Olivier DUPUIS, alors eurodéputé et aux quatre militants du Parti Radical Transnational — Bruno MELLANO, Silvja MANZI, Massimo LENSI et Nikolaj KHRAMOV pour avoir manifesté à Vientiane pacifiquement le 26 octobre 2001 dans le but de faire connaître les revendications du « Mouvement du 26 Octobre 1999 », que le régime de la RDP Lao a tenté de soustraire à la connaissance du peuple lao et de la communauté internationale.

Pour avoir mené cette action courageuse, ils ont été arrêtés, détenus à Vientiane durant 14 jours, condamnés lors d’un simulacre de procès puis expulsés de la RDPL.